Troubles de l'alimentation

Définition
 
Selon l'ICD-11 (ou CIM-11 Classification Internationale des Maladies - Onzième révision) :  les troubles de l'alimentation (eating) et des conduites alimentaires (feeding) sont caractérisés par des comportements alimentaires anormaux qui ne s'expliquent pas par une autre affection médicale et qui ne sont pas adaptés au développement ou culturellement sanctionnés. Les troubles de conduites alimentaires (feeding) correspondent à des troubles comportementaux qui ne sont pas liés à des préoccupations relatives au poids et à la silhouette, comme l'ingestion de substances non comestibles ou la régurgitation volontaire d'aliments. Les troubles de l'alimentation (eating) correspondent à un comportement alimentaire anormal et une préoccupation pour la nourriture, ainsi qu’une préoccupation marquée pour le poids et la silhouette.

Définition des troubles alimentaires

L'anorexie mentale

L’anorexie mentale se caractérise par un poids corporel considérablement bas pour l’âge, la taille et le stade de développement de l’individu, qui n’est pas dû à une autre affection médicale ou à l’indisponibilité de nourriture. Un seuil communément utilisé est un indice de masse corporelle (IMC) inférieur à 18,5 kg/m2 chez les adultes et un IMC pour l’âge en-dessous du 5ème percentile chez les enfants et les adolescents. Une perte de poids rapide (p. ex. perte de plus de 20 % du poids corporel en 6 mois) peut remplacer la directive du poids corporel bas dans la mesure où les autres critères de diagnostic sont satisfaits. Les enfants et les adolescents peuvent ne pas réussir à prendre du poids comme attendu selon la courbe de développement individuelle plutôt que de perdre du poids. Le poids corporel bas s’accompagne d’un schéma persistant de comportements destinés à empêcher la restauration d’un poids normal, lesquels peuvent inclure des comportements visant à réduire l’apport d’énergie (alimentation restreinte), des comportements de purge (p. ex. se faire vomir, abuser des laxatifs) et des comportements visant à augmenter la dépense d’énergie (p. ex. activité physique excessive), habituellement associé à une peur de prendre du poids. 
Et au niveau du rapport au corps?

Le faible poids corporel ou la silhouette mince est essentiel(le) pour l’auto-évaluation de la personne ou est perçu(e) à tort comme étant normal(e) voire trop gros(se).

La boulimie (Bulimia Nervosa) 

La boulimie nerveuse se caractérise par des épisodes fréquents récurrents de frénésie alimentaire (p. ex. une fois par semaine ou plus sur une période d’au moins un mois). Un épisode de frénésie alimentaire est une période distincte pendant laquelle l’individu ressent une perte subjective de contrôle sur la nourriture, mangeant notablement plus ou différemment de d’habitude, et se sent incapable d’arrêter de manger ou de limiter le type ou la quantité de nourriture consommée. La frénésie alimentaire s’accompagne de comportements compensatoires inappropriés répétés visant à prévenir la prise de poids (p. ex. vomissements provoqués, abus de laxatifs ou de lavements, activité physique intense). Il y a une détresse marquée concernant le schéma de frénésie alimentaire et un comportement compensatoire inapproprié ou une déficience importante dans les domaines personnel, familial, social, scolaire, professionnel ou d’autres domaines de fonctionnement importants. L’individu ne satisfait pas les critères de diagnostic de l’anorexie mentale.

Et au niveau du rapport au corps?

L’individu se préoccupe de sa silhouette ou de son poids, qui influence fortement l’auto-évaluation.

L'hyperphagie boulimique (BED) ou la frénésie alimentaire

Le trouble de frénésie alimentaire se caractérise par des épisodes fréquents récurrents de frénésie alimentaire (p. ex. une fois par semaine ou plus sur une période de plusieurs mois). Un épisode de frénésie alimentaire est une période distincte pendant laquelle l’individu ressent une perte subjective de contrôle sur la nourriture, mangeant notablement plus ou différemment de d’habitude, et se sent incapable d’arrêter de manger ou de limiter le type ou la quantité de nourriture consommée. La frénésie alimentaire est ressentie comme très perturbante, et s’accompagne souvent d’émotions négatives telles que la culpabilité ou le dégoût. Toutefois, contrairement à la boulimie nerveuse, les épisodes de frénésie alimentaire ne sont pas régulièrement suivi par des comportements compensatoires inappropriés visant à prévenir la prise de poids (p. ex. vomissements provoqués, abus de laxatifs ou de lavements, activité physique intense). Il y a une détresse marquée concernant le schéma de frénésie alimentaire ou une déficience significative dans les domaines personnel, familial, social, scolaire, professionnel ou d’autres aspects de fonctionnement importants.

Et au niveau du rapport au corps?

L'individu peut se demander ce que l'alimentation compulsive peut avoir comme effet sur son corps.

Autres troubles de l'alimentation

Trouble d’évitement/de restriction de la consommation alimentaire (ou ARFID : Avoidant/Restrictive Food Intake Disorder)

Le trouble de l’apport alimentaire évitant-restrictif (ARFID) se caractérise par un évitement ou une restriction de l’apport alimentaire qui entraîne: 1) l’apport d’une quantité ou d’une variété insuffisante d’aliments pour satisfaire les besoins énergétiques ou nutritionnels adéquats qui a provoqué une perte de poids importante, des carences nutritionnelles cliniquement significatives, une dépendance envers des compléments nutritionnels oraux une alimentation par sonde, ou a affecté négativement d’une autre façon la santé physique de l’individu ; ou 2) une déficience significative dans les domaines personnel, familial, social, scolaire, professionnel ou d’autres domaines de fonctionnement importants (p. ex. en raison de l’évitement ou de l’angoisse à l’idée de participer à des activités sociales impliquant de manger). L’apport alimentaire restreint et ses effets sur le poids, d’autres aspects de la santé ou le fonctionnement, ne sont pas dus à un manque d’accès à la nourriture, ni une manifestation d’une autre affection médicale (p. ex. allergies alimentaires, hyperthyroïdie) ou d’un trouble mental, et ne sont pas dus à l’effet d’une substance ou d’un médicament sur le système nerveux central y compris aux effets d’un sevrage.

Pica

Le Pica est un trouble caractérisé par la consommation régulière de substances non nutritives, comme des objets et des matériaux non-alimentaires (par exemple de l’argile, de la terre, de la craie, du plâtre, du plastique, du métal et du papier) ou des ingrédients alimentaire bruts (par exemple, de grandes quantités de sel ou de farine de maïs) et suffisamment persistante ou grave pour nécessiter une surveillance clinique chez un sujet ayant atteint un âge de développement suffisant pour normalement faire la distinction entre les substances comestibles et non comestibles (environ 2 ans). C’est-à-dire que le comportement est préjudiciable à la santé, provoque une altération du fonctionnement ou un risque important en raison de la fréquence, de la quantité ou de la nature des substances ou des objets ingérés.
 
Trouble de rumination-régurgitation

Le trouble de rumination-régurgitation se caractérise par le fait de faire remonter de façon intentionnelle et répétée des aliments précédemment avalés dans la bouche (c.à-d. régurgitation), qui peuvent être re-mâchés et ré-avalés (c.-à-d. rumination), ou peuvent être délibérément recrachés (mais pas comme dans les vomissements). Le comportement de régurgitation est fréquent (au moins plusieurs fois par semaine) et soutenu pendant une période d’au moins plusieurs semaines. Le comportement de régurgitation ne s’explique pas totalement par une autre affection médicale qui provoque directement une régurgitation (p. ex., des sténoses de l’œsophage ou des troubles neuromusculaires affectait le fonctionnement de l’œsophage) ou provoque des nausées ou des vomissements (p. ex. sténose du pylore). Le trouble de rumination-régurgitation ne doit être diagnostiqué que chez les individus qui ont atteint un âge de développement d’au moins 2 ans.



Et au niveau du rapport au corps?

La tendance comportementale alimentaire n’est pas motivée par une préoccupation à l’égard du poids corporel ou de la silhouette.